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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 17:25

Natif des Alpes de Hautes Provence, j’aimerais vous faire partager ma passion pour un lieu qui reste pour moi, un symbole de ressourcement. Les images me jaillissent à l’esprit rien que d’y penser. Le marbre rose, les lacs noir et neuf couleurs. Oui, c’est bien du point culminant de ce département qu’il s’agit: les aiguilles de Chambeyron.

Les traverser restera pour ceux qui s’y aventurent un moment inoubliable. Certes, ce n’est pas du grand alpinisme, mais les arrêtes offrent des instants d’escalade facile vous permettant d’apprécier des paysages majestueux, dans une ambiance montagne. Sur votre gauche, au fond, les aiguilles Chauvet, puis le pas de la sauvagea, tant de fois emprunté à skis l’hiver. Il porte bien son nom. Le refuge du Chambeyron en contre bas, puis le brec du même nom. A sa gauche, derrière le col de la Gypière on distingue le chaleureux bivouac Baringhi. A droite, le contraste est saisissant. Le lac du Martinet, posé là comme un balcon sur le vallon de Mary entouré de gazons alpins. Plus loin sorti de terre tel une dent, la pierre Andrée, ou l’on essait toujours de retrouver un passage chaud dans vieux bouc ou marmotte givrée. Arrivé au sommet, prenez quelques minutes, vous pouvez, vous avez pris soin de consulter le répondeur météo avant de partir, pour ouvrir grand les yeux et vous laisser porter par vos rêves les plus fous. C’est aussi pour ça qu’on vient si haut. A présent il faut penser à redescendre. J’avoue à ce stade de la course et seulement à ce stade que cela peut devenir un peut plus délicat. Un petit tuyau méconnu vous évitera la traversée scabreuse du couloir Gastaldi. Lorsque vous arrivez à son aplomb, ne le traversez pas pour rejoindre la brèche Nérot et retrouver l’itinéraire de descente. Prendre à droite et le suivre en le gardant à votre gauche; une succession de vires vous emmène naturellement à l’aplomb d’un cône d’éboulis. Deux vieux pitons qui font peur, en prévoir un, ou une plaquette si vous avez le temps, vous assure un rappel pendulaire d’une quarantaine de mètres. Vous voila arrivé. Nous avons trouvé ce passage avec mon ami Max par hasard un jour ou nous cherchions un itinéraire plus direct pour atteindre le sommet. Vous pouvez aussi, si vous n’avez pas peur des longues descentes, passer la corde autour d’un rocher pour faire une main courante et rejoindre le glacier de Chauvet. Le suivre jusqu’à son extrémité et rattraper le bon sentier une fois passé les éboulis de déjection. Essayer d’observer la particularité de ce glacier, très surveillé par les scientifiques. En effet la fonte des glaces provoque des sur-verses d’eau violentes, retenues des mois voire des années par l’étranglement étroit de la vallée. Je fini par mon coup de cœur, pour les plus expérimentés. Le couloir Jean Coste. Très belle course engagée. Vous êtes là dans une voie de haute montagne aux lignes pures et directes, comme je les aime. Aller jusqu’au sommet de l’aiguille en prenant à gauche en arrivant au col. Le cheminement se dessine naturellement. Revenir au col et descendre par le glacier Chauvet. C’est plus facile pour revenir à Maljasset en stop.

Voila, j’espère vous avoir donné l’envie d’aller crapahuter sur une montagne qui ne ressemble à aucune autre. Pour ma part et vous l’avez certainement senti, lorsque je suis dans les aiguilles, une sensation unique m’envahit. Bien être et bonheur, sont au rendez vous. La symbiose avec cette nature si sauvage et à la fois si près de tous ces petits villages qui font le charme de la haute Ubaye est totale. Le massif du Chambeyron est un véritable havre de paix. Ici, il n’y a pas de réserve, pas de parc, encore moins de ces mots à la mode comme natura 2000 et pourtant en 40 ans que je parcours l’Ubaye, rien n’a changé, pas un caillou n’a bougé, comme quoi lorsqu’on ne cherche pas l’introuvable les choses peuvent rester authentiques.

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